Le headroom ; une histoire de niveau

Le headroom, souvent méconnu ou mal appréhendé par les nons initiés est à l’origine de bon nombre de confusions.

Le HEADROOM est donc une notion extrêmement importante à prendre en compte en production musicale dès la phase de prise de son parce qu’elle va permettre d’aborder le mixage et peut-être plus tard, le mastering de vos productions dans les meilleures dispositions.

  • Qu’entend- t-on par Headroom ?
  • Quels sont ses enjeux  au sein de la production musicale en home-studio et à quoi va t-il nous servir ?

Voici dans cet article une petite visite guidée afin d’y voir un peu plus clair…. Et surtout éviter les confusions.

Headroom et plage dynamique : 2 notions distinctes mais cependant complémentaires.

Comprendre ce qu’on entend par plage dynamique

Tout d’abord intéressons-nous au spectre sonore d’un titre non masterisé. On observe en rouge la courbe nous indiquant les crêtes les plus hautes et en vert le niveau du signal le plus faible.

headroom : la plage de dynamique

Cette différence entre le niveau le plus faible et le niveau le plus fort correspond à la plage dynamique du morceau.

Elle s’avère être très importante car c’est elle entre autre qui assure une écoute agréable au morceau. De ce fait un titre qui serait « hyper compressé » c’est à dire avec une plage dynamique faible sonnera donc effectivement plus fort mais sera beaucoup moins agréable à l’écoute notamment avec une impression d’un mix « serré », manquant d’air et de respiration.

Par conséquent sachez qu’une utilisation mal maîtrisée du compresseur est souvent l’ennemi de la plage dynamique d’un morceau.

Comprendre ce qu’on entend par headroom.

Le headroom quant à lui se définit par le fait de conserver de la marge entre le niveau le plus fort d’un fichier audio (Les crêtes ou pics) et le 0 dB de la tranche master de votre séquenceur.

headroom : headroom de 18db d'une tranche master
Headroom d’une tranche master avoisinant les 18 db

Il traduit ainsi une réserve de niveau entre les crêtes du signal et le 0db full scale (ou 0 dB FS) qui constitue la limite ultime à ne pas dépasser au risque d’écrêter le signal et ainsi produire un son de grésillement fort désagréable.

Saturation numérique… Aie aie aie !

Il s’agit ici du phénomène de saturation numérique, l’ennemi numéro 1 de l’ingénieur du son… Car comme vous le savez sans doute, un fichier audio qui va saturer, dont certaines crêtes vont venir taper dans le 0 db (notamment si vous avez poussé un peu trop fort le bouton du gain lors de la prise de son) sera irréversible, vous ne pourrez absolument rien faire parce que vous aurez en permanence ce grésillement très désagréable qui enlève toute subtilité et définition au son.

Alors vous l’aurez maintenant compris, veiller à avoir du headroom au sein de sa session et plus précisément au niveau de ses tranches de consoles, c’est donc veiller à conserver de la marge de niveau avant de faire saturer le signal.

L’erreur fatale qui tue le headroom !

Ainsi, effectuer une prise de son et monter les préamps de telle manière à ce que le signal qui va être enregistré fleurte avec le 0db est une erreur qu’il faut à tout prix éviter car cela tue le headroom ! Et pourtant beaucoup de débutants ont pour objectif d’essayer d’enregistrer leurs sources le  plus fort possible avec des crêtes avoisinant le 0 db.

Au contraire je vous conseille afin de conserver de la réserve de niveau d’enregistrer vos sources avec un niveau moyen entre -15 et -20 dB et un niveau de  -8 dB maximum pour ce qui concerne les pics les plus forts (Voix, caisse claire…). Ces valeurs étant largement suffisantes pour réaliser de bonnes prises de sons.

Quels bénéfices peut-on tirer à conserver du headroom dans sa session :

Le HEADROOM va permettre d’assurer une plage dynamique à votre morceau.

Comme on l’a vu au début de cet article la forme d’onde d’un morceau comporte toujours un niveau moyen et des pics selon les sources enregistrées. Ainsi un titre quel qu’il soit comporte donc naturellement une plage dynamique qu’il sera intéressant de conserver à l’enregistrement en respectant des niveaux d’entrée dans le séquenceur tels que préconisés plus haut.

Le HEADROOM donne de la souplesse lors du mixage.

Alors, il sera en effet beaucoup plus facile de faire ressortir les sources sonores les unes par rapport aux autres si vous avez réussi à vous donner de la marge lors de l’enregistrement. Pour illustrer cela pensez à cette situation dans laquelle vous avez sans doute déjà du vous trouvez ; dans un caf´conc durant le concert du groupe vous souhaitez parler à vos amis. Le son du groupe étant déjà fort vous aurez du mal à vous faire entendre il vous faudra sans doute parler extrêmement fort et ce n’est pas très agréable ! C’est encore plus probant lorsqu’on engage une conversation à plusieurs…

Le HEADROOM  garantit une marge de sécurité avant de saturer la tranche master.

Au cours du mixage vous serez amenés à apporter différents traitements sur vos pistes (Equalisation, compression, panoramique…) qui auront inévitablement une influence sur le volume de vos pistes et qui se manifestera d’ailleurs  très souvent par une augmentation du volume. Et de plus l’addition de toutes vos pistes contribuera également au même phénomène d’augmentation du volume général de votre tranche master. Ainsi plus vous aurez un headroom important et plus vous serez paré contre ce problème qui le cas échéant vous obligerait à baisser le volume de toutes vos pistes voire même modifier vos traitements de la dynamique (Compression) et du fréquentiel (Equalisation) pour éviter la distorsion du son ce qui peut s’avérer fort gênant et surtout une perte de temps importante lors de la phase de mixage.

Conclusion :

Dès lors où vous vous lancerez dans l’enregistrement d’une session, ayez à l’esprit cette notion de headroom qui vous l’aurez compris à travers cet article est oh combien importante, afin de conserver une bonne réserve de niveau avant d’aller « titiller » le 0db.

Ainsi, si vous avez l’impression que votre mix sonne « petit » en terme de volume, n’ayez aucune crainte car ce n’est pas le but recherché lors de la phase de mixage ! Le rattrapage du volume aura lieu plus tard lors du mastering et c’est précisément grâce à votre headroom et en respectant la plage dynamique de votre titre que ce dernier pourra être traité de manière efficace lors de la phase de mastering.

Regarder la vidéo

Pour s’inscrire à la formation gratuite et bénéficier de plus de 2h de vidéos gratuites, entrez votre mail dans le formulaire ci-dessous.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *